Par la Rédaction le 9 juin 2021
(IMPARTIAL ACTU)- Le déni des risques avérés sont causés par des dangers bien identifiés et sont liés à la connaissance et à la complexité, sociétaux, tactiques et rhétoriques venants souvent des intellos. Ce raisonnement est justifié par les comportements d’optimisme comparatif dont sont responsables un grand nombre de personnes instruites vis à vis de la pandémie du coronavirus. De fait, une étude réalisée dans le cadre du projet Covid-Afrique financé par l’Agence Universitaire de la Francophonie et coordonné par M. Kokou Atitsogbe (Université de Lausanne) et qui a réuni des équipes de recherches venues de plusieurs universités d’Afrique et d’ailleurs entérine cette hypothèse.
Les recherches dans le cadre de ce projet, ont abouti à une hypothèse raisonnable. Elles indiquent clairement que dans certaines situations, les personnes ont d’une part tendance à minimiser l’occurrence d’évènements négatifs à elles-mêmes comparées aux autres et d’autres part, à surévaluer l’occurrence d’évènements positifs à elles-mêmes plus qu’aux autres.
C’est ce qu’on désigne sous une autre appellation par “phénomène de l’optimisme comparatif”, qui par définition consisterait en un déni du risque dans des situations potentiellement nuisibles comme les accidents de la circulation, les maladies infectieuses etc.
A titre d’exemples, les personnes opérant un déni du risque face à la pandémie diraient « les autres sont plus susceptibles d’attraper la Covid que moi » ou encore « si je venais à attraper la Covid, je guérirais plus rapidement que les autres ».
Ainsi dans le cadre du projet Covid-19 en Afrique, les équipes mises à contribution informent que leur étude a été menée auprès de 715 travailleurs adultes (315 au Burkina Faso et 399 au Togo) et a porté d’une part sur l’influence des variables sociodémographiques sur l’optimisme comparatif et la prise de risque au temps des premières restrictions (confinement) généralisées.
“Les résultats ont montré que parmi 10 variables sociodémographiques (l’âge, le sexe, le milieu de résidence, le niveau d’éducation atteint, le secteur d’activité, la situation maritale, le nombre d’enfants, le revenu mensuel, la situation d’emploi et le type de contrat), seuls le niveau d’éducation et le secteur d’activité influencent significativement l’optimisme comparatif tandis que le lieu de résidence détermine la prise de risques”, ont-elles découvert.
De ce fait, les chercheurs précisent que, plus les personnes sont instruites, plus elles manifestent un déni du risque lié à la Covid-19 tandis que les personnes peu ou pas instruites ont moins tendance à opérer un déni de risque. Par ailleurs, le déni du risque a tendance à augmenter chez les travailleurs du secteur privé tandis qu’elle diminue chez les travailleurs des secteurs parapublic et public. Concernant la prise de risques, elle a tendance à augmenter chez les travailleurs des zones urbaines tandis qu’elle diminue chez ceux des zones périphériques et rurales.
“Contrairement à ce à quoi l’on pouvait s’attendre, les personnes les plus instruites sont celles qui opèrent le plus un déni du risque de contracter le virus et surévaluent leur capacité à s’en remettre”, ont fait savoir les équipes de recherche.
Selon leurs conclusions, la majorité des personnes analphabètes ou ayant un niveau d’éducation faible s’en remettent le plus souvent aux personnes les plus instruites pour savoir quelle attitude adopter.
Les équipes de recherche, notons-le sont composées de professeurs et étudiants venus de l’Université Joseph Ki-Zerbo (dirigée par Dr. Abdoulaye Ouedraogo), de l’Université de Lomé (dirigée par le Professeur Paboussoum Pari) et de l’Université de Lausanne (dirigée par le Professeur Jérôme Rossier). Ces dernières ont étudié comment la pandémie de la Covid-19 affecte les travailleurs en Afrique de l’Ouest.